Comment pouvons-nous être plus solidaires ? A question complexe, Frans de Waal, ethologue et professeur en psychologie, donne une réponse simple en apparence : peut-être suffit-il de retrouver l’animal empathique qui sommeille en nous ?
Des chimpanzés qui viennent en aide à leur congénères blessés, des éléphants qui guident leurs proches aveugles… Au cours de sa longue carrière d’éthologue, Frans de Waal a été témoin de ces comportements, à la fois animaliers et profondément humains. De cette expérience, il tire aujourd’hui un livre L’âge de l’Empathie (Ed. L.L.L) pour nous enseigner qu’à l’image des animaux, nous sommes des êtres profondément tournés vers l’autre.
Nous avons longtemps cru que les animaux n’étaient qu’une somme de comportements, qu’ils ne ressentaient rien. Je crois qu’il est aujourd’hui important de comprendre qu’en termes de vie émotionnelle, il n’y a pas beaucoup différences entre les animaux et nous. Certes, il y a des émotions spécifiquement humaines, plus complexes, à l’image de la honte ou de la culpabilité. Mais les émotions de base, comme l’attirance, la peur, la jalousie, sont des dénominateurs communs à toutes les grandes espèces mammifères.
Pour nous comprendre, il est essentiel de nous pencher sur le rôle de ces émotions. Après tout, ne guident-elles pas la majorité de nos décisions ? La raison n’est souvent qu’un élément de justification de nos arbitrages émotionnels. C’est ce que nous appelons la primauté de l’affect.
Est-ce cette capacité à avoir des émotions qui fait des animaux, comme nous, des êtres empathiques ?
L’empathie est notre capacité à être sensible à la situation de l’autre, à pouvoir nous mettre à sa place… Elle est donc plus qu’une émotion. Nous naissons avec cette faculté, qui est d’ailleurs plus présente chez la femme que chez l’homme. Elle est innée, difficile à réguler, voire à supprimer. C’est là encore, un facteur commun à tous les mammifères. Dans sa forme primaire, elle fonctionne toujours par un mécanisme d’appariement : nous nous reconnaissons dans ceux qui nous ressemblent et particulièrement dans ceux à qui nous sont proches. Notre seule particularité est, là encore, de pouvoir ressentir une forme plus complexe d’empathie.
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